Les collections de la Maison de la Métallurgie et de l'Industrie de Liège


Les collections de la Maison de la Métallurgie et de l’Industrie de Liège (MMIL) témoignent des mutations technologiques depuis la période proto-industrielle jusqu’à aujourd’hui. Ce patrimoine riche et varié permet de mettre en évidence les relations entre la technologie, la société et l’environnement : histoire des techniques (machines, outils, modèles réduits, documents relatifs aux inventeurs...), histoire des entreprises (archives, produits manufacturés, documents iconographiques, documents relatifs aux dirigeants et  aux travailleurs…), histoire sociale (objets et documents relatifs aux conditions de travail, équipements, sécurité et hygiène, loisirs) et histoire naturelle (minéraux, échantillons, documents archivistiques et iconographiques).

Certains artefacts relèvent du patrimoine immobilier, comme le haut-fourneau de Gonrieux, le laminoir de Matton, les marteaux (makas) et machines installés dans la forge ou les machines à vapeur d’Ambresin et Cail-Halot.

Les pièces de la collection couvrent différents thèmes dont les principaux sont la métallurgie (la sidérurgie depuis le XVIIe siècle et les métaux non ferreux), la mécanique et les énergies (l’énergie hydraulique et l’adduction d’eau, les machines à vapeur, les moteurs à explosion, l’électricité), les constructions métalliques (charpentes, ponts, génie civil). Mais il y a aussi de nombreux fonds d’archives liés à l’histoire des entreprises (archives et documents iconographiques relatifs à Espérance-Longdoz, Ougrée-Marihaye, Cockerill, Vieille-Montagne, Nouvelle-Montagne, Pieux Franki…).

Actuellement, la MMIL a le projet de sauver un des wagons-thermos qui transportaient la fonte en fusion depuis les haut-fourneaux d’Ougrée et de Seraing vers l’aciérie de Chertal. Ce wagon-thermos serait exposé – et valorisé – sur l’esplanade en face du musée, à quelques pas des bureaux d’études de la SA métallurgique Espérance-Longdoz où il a été conçu.

Des pièces exceptionnelles

Le musée possède plusieurs pièces remarquables : la tabulatrice d’Herman Hollerith (1889), prêtée depuis 2016 au musée NAM-IP de Namur ; le prototype de la dynamo tétra-polaire de Zénobe Gramme (1871) ; la maquette de machine à vapeur de Clément Leruitte (1857).

En 2012, deux albums de photographies d’ouvriers et d’employés (1871) de la Vieille-Montagne (dits « de Saint-Paul de Sinçay ») (1868) ont reçu un décret de classement.

En outre, en 2020, trois modèles de respirateurs et un sac respiratoire, conçus par le Pr Théodore Schwann (1879), ont été reconnus trésors du patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces objets, entrés dans les collections de la MMIL en 1982, sont déposés à long terme au musée de Blegny-Mine.

Des collections en lien avec l’Université

La collection de machines, d’outils, d’objets, de documents iconographiques et d’archives rassemblée à la MMIL est à la disposition de la communauté universitaire et intéresse un très grand nombre de disciplines : sciences appliquées, mais également géographie, aménagement du territoire, géologie… Des visites sont organisées régulièrement pour les étudiants de l’ULiège, notamment les pyrométallurgistes.

L’inventaire des collections met en évidence de nombreux liens avec l’Université et son histoire, et plus particulièrement avec la Faculté des Sciences appliquées. C’est le cas d’objets provenant de l’ancien musée de mécanique de l’ULiège ou de son Institut Montefiore.

Trois beaux exemples en témoignent : le modèle réduit d’une machine à vapeur de type Watt, offert par la société Cockerill au professeur de thermodynamique Victor Dwels Hauvers-Dery ; la vitrine d’échantillons de câbles électriques (1905) fabriqués par les ateliers de construction électrique de Charleroi (ACEC), offerts à l’Institut Montefiore au début du XXe siècle ; le modèle d’engrenage à denture cycloïdale réalisé par Gustav Voigt (Berlin, début XXe). Par ailleurs, La MMIL a récupéré une collection de plaques de verre Cockerill issues de l’ancien Centre d’Histoire des Sciences et des Techniques de l’ULiège.

Une réflexion sur des enjeux de société actuels

Dans une agglomération urbaine aussi marquée par l’histoire industrielle que la région liégeoise, il est essentiel qu’un musée conserve et valorise auprès du public le patrimoine qui en témoigne.

Mais la visite, les animations et les ateliers de la MMIL permettent aussi de prolonger la perspective historique vers une réflexion et un dialogue sur les enjeux de société que rencontre l’industrie contemporaine sous des aspects très divers (environnementaux, technologiques, sociétaux, économiques, etc.). Par exemple, un spécimen de calamine de Moresnet peut conduire à analyser les entrailles d’un GSM et à prendre ainsi conscience de la nécessité d’utiliser les ressources de la planète avec parcimonie.

En savoir +

Partager cette page