Journée d'étude

Médiation(s)

Nous n’avons en partage que du vent et de la fumée. (Michel de Montaigne)


Info

Dates
Le 28 juin 2022
Location
Salle des Professeurs - Université de Liège
Place du 20-Août, 7
4000 Liège
Schedule
9h30 - 17h
Register

Cultures sensibles (UR Traverses), la Maison de la Science, Réjouisciences et le Trinkhall muséum ont le plaisir de vous inviter à une journée d'étude. L’organisation de cette dernière part d’un constat : les acteurs de la médiation, souvent pressés de toute part, n’ont que peu d’occasions de s’arrêter pour interroger la définition, les enjeux et les effets de la médiation.

La journée d’étude « Médiation(s) » ne prétend pas épuiser le questionnement en toutes ses ramifications, ni même établir quelque réponse définitive. Son objectif est de nous amener à faire un pas de côté pour reprendre, en amont et très librement, la médiation et ses opérations d’effectuation.  Il s’agit, en somme, de s’octroyer un moment de rencontre et d’échange autour d’une problématique qui nous préoccupe mais à laquelle nous n’avons pas toujours l’opportunité de faire droit.

Les singularités de la Maison de la Science, de Réjouisciences et du Trinkhall museum permettent de rendre d’autant plus visibles les principes communs ou les postulats qui commandent souvent implicitement nos pratiques de médiation. Depuis les marges relatives où se tiennent ces institutions, nous pourrons, au mieux, examiner le cœur de nos actions.

Bien sûr, une seule journée ne suffira pas à épuiser la question et aucun argumentaire ne pourrait identifier toutes les problématiques qui y sont liées. Pour cette (première) journée d’études, nous proposons trois axes de réflexion.

Raconter des histoires

Les sciences, tout comme les arts, sont en eux-mêmes des formes de médiation : ce sont des récits, des manières d’interroger, de comprendre et de se saisir du monde. Dès lors peut-on considérer tout projet de médiation comme la médiation d’une médiation. L’objectif de ces journées étant de reprendre les choses en amont, il faut somme toute interroger ce postulat initial : médier c’est toujours médier une médiation. En son principe, la médiation n’est ni exégèse ni traduction ni interprétation : elle est le lieu singulier de l’entremêlent des récits. C’est une responsabilité. Car dire le monde engage non seulement le présent, mais aussi l’avenir.

L’objet et ses agences

Scientifiques ou artistiques, les modes d’expression dont nous nous faisons les médiateurs reposent sur des objets. Ces objets sont, eux aussi, des formes de médiation. Ainsi, si nos actions sont des opérations d’intelligibilité, elles doivent être définies aussi comme des expériences sensibles. Il importe donc de s’interroger : que nous font les objets ? Quelles formes d’héritage ou de mémoire s’éveillent à leur contact ? De quelles relations au monde sont-ils témoins ou vecteurs ?

Prendre les choses par le milieu

Une pente, difficile à éviter, peut nous inciter à concevoir la médiation comme verticale. Les publics seraient en attente de données, d’informations, voire de vérités que mettraient à disposition les opérations de médiation. Les publics seraient un vide, en somme, que la médiation viendrait transformer en un plein. Pourtant, sans renoncer à son rôle de mise en partage des savoirs, la médiation peut être envisagée sur un plan horizontal, comme une manière d’être au milieu des êtres et des choses, avec les êtres et les choses.

Programme 

9h00 – Accueil
9h30 – Introduction (Jean Winand, Premier Vice-Recteur de l’Université de Liège, Président du Pôle muséal et culturel)
9h45 -  Première conférence (Lucienne Strivay)

10h45 – Pause 

11h00 – Deuxième conférence (Claude d'Anthenaise)
12h00 - Troisième conférence (Ralph Dekoninck et Agnès Guiderdoni)

13h00 – Pause déjeuner

14h00 - Quatrième conférence (Carl Havelange)
15h00 - Cinquième conférence (Sophie Pirson)

15h – Pause

16h15 - Sixième conférence (Thomas Beyer)
17h00 - Conclusions (Amandine Servais)

Les intervenants

Claude d’Anthenaise

Claude d’Anthenaise a d’abord exercé comme inspecteur des monuments historiques. Par la suite, il devient conservateur en chef du patrimoine. Il dirige l’Alliance Française de Singapour (de 1996 à 1998). En 1998, il intègre le Musée de la Chasse et de la Nature afin d’en renouveler, en profondeur, la politique muséale : il décale le propos majoritairement cynégétique du musée au profit des rapports de l’homme et de l’animal au cours de l’histoire. Claude d’Anthenaise est le conservateur en chef du Musée de la Chasse et de la Nature jusqu’en 2019.

Thomas Beyer

Romaniste, Thomas Beyer travaille depuis plus de dix au sein de Réjouisciences, un organisme universitaire d’animation et de partage des connaissances scientifiques. Il collabore également activement à la mise en œuvre du Pôle muséal & culturel de l’Université de Liège. La pluralité de ses tâches et la diversité des publics avec lesquels il travaille interrogent sans cesse ses propres pratiques.

Ralph Dekoninck

Professeur ordinaire à l’UCLouvain, Ralph Dekoninck est également responsable de la culture à l’UCLouvain et du fonds « Recherche-création » ainsi que vice-directeur de la Classe des Arts de l’Académie Royale de Belgique. Ralph Dekoninck poursuit des recherches sur les rapports entre théorie de l’image et théorie de l’art à l’époque moderne, sur les formes et figures de l’idolâtrie dans l’imaginaire moderne, sur la culture du spectacle baroque ainsi que sur les rapports entre image, religion et violence. Ses intérêts scientifiques se portent également sur des questions d’historiographie et d’épistémologie de l’histoire de l’art.

Agnès Guiderdoni

Spécialiste de la littérature française de la période moderne (XVIe et XVIIe siècles), Agnès Guiderdoni est chercheuse FNRS à l’UCLouvain. Elle étudie les représentations, tant visuelles que textuelles, dans l’interaction qu’elles entretiennent entre elles. Elle développe ainsi une réflexion au long cours sur la notion de « figure » dans le but de contribuer à une épistémologie de la représentation. Agnès Guiderdoni est fondatrice et co-présidente du GEMCA (Group for Early Modern Cultural Analysis).

Carl Havelange

Maître de recherches au FNRS, Carl Havelange enseigne l’histoire culturelle à l’Université de Liège. Il accorde une toute particulière attention à l’histoire culturelle du visuel, à quoi il a consacré de nombreuses recherches. Actuellement directeur artistique du Trinkhall museum, il travaille aujourd’hui plus électivement sur ce qu’il nomme les « arts situés » et la « puissance expressive des mondes fragiles ».

Sophie Pirson

Sophie Pirson est responsable du service de médiation au BPS22, à Charleroi. Au cours de ses longues années de pratique, Sophie Pirson a su mettre en place diverses expériences de médiation, renouvellant sans cesse son approche de la profession.

Lucienne Strivay

Lucienne Strivay est anthropologue. Elle a enseigné l’anthropologie de la nature à l’Université de Liège et à l’Université de Louvain. Ainsi que ses publications en témoignent, ses recherches interrogent également l’histoire culturelle du visuel à travers l’interconnexion des relations à la nature et des pratiques de la figuration. Elle travaille aujourd’hui plus particulièrement sur la taxidermie. Elle poursuit également sa réflexion sur les liens entre les régimes de savoir et les styles d’écriture.


Journée d'étude organisée dans le cadre du Pôle muséal & culturel


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