Le service d’assyriologie et d’archéologie de l’Asie antérieure de l’université de Liège dispose de 347 documents épigraphiques sur tablettes d’argile. Chacune d’entre elles porte un texte en écriture cunéiforme qui permet d’identifier sa provenance et déterminer l’époque de sa rédaction. Toutes proviennent de Mésopotamie du Sud et plus précisément de royaumes mésopotamiens du sud de l’Irak tels que Larsa, Lagash, Ur et Babylone. 

Du 23e au 6e siècle avant notre ère

Lors de l'acquisition de ces tablettes auprès d'antiquaires parisiens entre 1925 et 1930, l’objectif était de « placer des documents originaux sous les yeux des étudiants qui désiraient s’initier à l’épigraphie cunéiforme ». En effet, le service d’assyriologie et d’archéologie de l’Asie antérieure propose un cursus complet dans le domaine des civilisations syro-mésopotamiennes.  Il était donc important d'acquérir des documents datant de quatre grandes époques différentes (époque d’Akkad [23e siècle av. J.-C.], troisième dynastie d’Ur [21e siècle av. J.-C.], époque paléo-babylonienne [18e siècle av. J.-C.] et néo-babylonienne [fin 7e et 6e siècles av. J.-C.]) et présentant des caractéristiques propres à leur contexte chrono-géographique, afin de proposer un corpus vaste aux étudiants. 

La valorisation de la collection

À ce jour, près de la moitié de la collection a fait l’objet d’une publication, à savoir les textes de l’époque d’Akkad [23e siècle av. J.-C.], ceux de la troisième dynastie d’Ur [21e siècle av. J.-C.] et quelques-uns de l’époque paléo-babylonienne [18e siècle av. J.-C.]. Il en demeure par conséquent plus de la moitié à étudier et publier. De plus, les publications en question datant un peu, il a été décidé de lancer un programme de publication de l’ensemble des tablettes de la collection. En plus des membres du service d’assyriologie de l'ULiège, ce projet mobilisera des collègues des universités de Lille et de Paris.

En parallèle, un projet de numérisation a été mis en place. Ce dernier comprend deux volets : une couverture photographique traditionnelle en 2D et une modélisation en 3D (photogrammétrie). L’ensemble des données acquises grâce à ces méthodes permet une étude minutieuse de la matérialité des tablettes, ainsi que leur valorisation.

À côté de cette collection : moulages, empreintes et films

Hormis ces tablettes authentiques, le service d’assyriologie possède quelques moulages d’autres tablettes cunéiformes, ainsi qu’un fragment de brique inscrite au nom de Nabuchodonosor II [605-562 av. J.-C.]. La collection contient également des empreintes – ou plus exactement des déroulés – de sceaux-cylindres. Ces objets emblématiques de l’Orient antique servaient à sceller des jarres, des portes, ou encore les tablettes. Les déroulés de sceaux-cylindres permettent aux étudiants de visualiser et d’étudier les scènes gravées, ainsi que leurs inscriptions.

Des films d’archive de la mission archéologique française de Mari- tell Hariri en Syrie (1938 et années 50) sont en possession du service d’assyriologie. Ces bobines ont été léguées par les descendants de Georges Dossin, professeur à l’université de Liège entre 1951 et 1966, et responsable de l’édition des textes de Mari-tell Hariri jusqu’à la fin des années 70. Le service d’assyriologie dispose également de films pédagogiques des années 60 concernant la Mésopotamie Toutes les bobines de films du service sont à ce jour numérisées.

Les différentes missions du service, qui sont l’enseignement universitaire, la recherche et la diffusion du savoir auprès de tous, se trouvent enrichies par ces collections de tablettes, moulages et films d’archives.

Partager cette page