Exposition au Grand Curtius

Les hiéroglyphes avant Champollion

Depuis l'Antiquité classique jusqu'à l'Expédition d'Égypte


Infos

Dates
Du 4 mars au 22 mai 2022
Lieu
Grand Curtius
Féronstrée, 136
4000 Liège
Horaires
Tous les jours de 10h à 18h – fermé le mardi  - ​​​​​​​Fermé les 1/01, 01/05, 1/11, 02/11, 11/11 et 25/12. 
Prix
Entrée libre

Dans le cadre des partenariats entre le Pôle muséal & culturel de l'Université et les musées de la Ville de Liège, le Grand Curtius propose une exposition, dirigée par le Pr Jean Winand en collaboration avec d'autres chercheurs, consacrée à l'interprétation des hiéroglyphes, avant le déchiffrement de la Pierre de Rosette. 

Le 27 septembre 1822, Jean-François Champollion (1790–1832) envoie à Joseph-Bon Dacier, secrétaire de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, sa célèbre lettre dans laquelle il expose les principes généraux de l’écriture hiéroglyphique, qu’il venait de découvrir grâce notamment à la Pierre de Rosette. Cette date marque la naissance symbolique de l’égyptologie scientifique. 

Deux cents ans plus tard, le service d’égyptologie et le Pôle muséal & culturel de l’Université de Liège, en partenariat avec le Grand Curtius, célèbrent cette découverte qui va donner accès au monde de l’Égypte ancienne, encore largement méconnu. 

Depuis la fin de l’Antiquité jusqu’au début du 19e siècle, les philosophes, les historiens, les voyageurs et les collectionneurs éclairés s’étaient fabriqué une idée de l’Égypte et de ses écritures largement fondée sur le témoignage des auteurs grecs et latins, et donc sur une perception tronquée des faits. 

L’exposition présentée au Grand Curtius retrace cette histoire curieuse, amusante parfois, des hiéroglyphes qui alimentèrent un fort courant d’interprétation symbolique. L’écriture égyptienne et, à travers elle, toute la civilisation des bords du Nil, furent aussi quelquefois instrumentalisées à des fins politiques et théologiques. Elle servit de caution à ceux qui recherchaient une écriture universelle, faite de symboles, détachée de la langue et de la parole. Elle fut même un temps utilisée pour rattacher la culture chinoise à l’histoire occidentale. 

L’exposition rassemble une sélection d'ouvrages anciens, conservés pour l’essentiel dans les Fonds patrimoniaux de la Bibliothèque de l’Université de Liège. Plusieurs objets issus des collections des Musées de la Ville de Liège, du Musée Royal de Mariemont et de la Bibliothèque royale de Belgique complètent le parcours et accompagnent les ouvrages. Autant de témoins des différents courants d'interprétation de l'écriture égyptienne au fil des siècles. 

Des expériences de réalité virtuelle et des animations

En collaboration avec les professeurs Pierre Hallot (Faculté d’architecture) et Michaël Schyns (HEC-Liège), des expériences utilisant les techniques de réalité augmentée et virtuelle clôturent le parcours chronologique. Le visiteur pourra ainsi voir une reproduction 3D du monument funéraire d’Hubert Mielemans, édifié vers 1560 dans l’église Sainte Croix, et une mise en scène de l’obélisque du Latran, depuis son emplacement originel au temple de Karnak jusqu’à sa situation actuelle à Rome. Un mapping laser sur une stèle des collections du Musée Curtius permettra au visiteur de comprendre l’organisation du décor et la disposition des inscriptions. 

Un riche programme d'animations est en cours de finalisation. À découvrir prochainement.

Commissariat scientifique

 Cycle de conférences

Les conférences suivantes auront lieu dans l'Auditorium du Musée. Quand elles ont lieu à 18h30, l'exposition restera ouverte jusqu'à 18h30. Tarif : 5€ - gratuit popur les étudiants de l'ULiège

Jeudi 10 mars 18h30 - Le système complexe des hiéroglyphes, entre texte et image
Par Aurore Motte post-doctorante à l’Université de Mayence (Fondation von Humboldt) & Laurence Neven, assistante au département des Langues et littératures anciennes de l’Université de Liège.

Après une brève présentation des écritures égyptiennes et une introduction au fonctionnement des hiéroglyphes, la langue sacrée des Égyptiens, cette conférence explore les liens qui unissent texte et image. Elle évoque en outre quelques cas particuliers où l’écriture est utilisée de manière symbolique. 

mercredi 6 Avril 18h30 - Des hiéroglyphes aux néo-hiéroglyphes de la Renaissance
Par Jean Winand, Professeur d’égyptologie, Premier Vice-Recteur de l’Université de Liège & Gaëlle Chantrain, Chargée de recherches F.R.S.-FNRS.

Les humanistes de la Renaissance se firent une idée très partielle et tronquée de l’écriture hiéroglyphique, qu’ils considéraient essentiellement comme une expression symbolique déconnectée de toute réalisation linguistique. C’est dans ce cadre conceptuel qu’apparurent des compositions en néo-hiéroglyphes, qui étaient des essais d’écriture universelle fondée sur un inventaire limité de signes qui n’avaient pas grand-chose à voir avec les hiéroglyphes égyptiens. Un des rares monuments à avoir survécu avec des textes en néo-hiéroglyphes est le tombeau de Hubert Mielemans, qui fut élevé à l’église Sainte-Croix à Liège

Jeudi 21 avril 17h - Athaniasius Kircher et l’idée des hiéroglyphes avant les travaux de Champollion
Par Jean Winand, Professeur d’égyptologie, Premier Vice-Recteur de l’Université de Liège
Dans le cadre du cycle de conférences "Un livre, une histoire", co-organisé avec l’Institut de la décision publique et l’ULiège Library. 
Né à Fulda, en Allemagne, le Père Athanase Kircher (1602-1680) passa la plus grande partie de sa vie à Rome. Appliquant les théories symboliques de la Renaissance sur les hiéroglyphes à des monuments authentiquement égyptiens, comme les obélisques, Kircher se laissa guider dans son interprétation par l’enseignement de l’Église selon lequel chaque peuple aurait conservé après le Déluge une parcelle de la révélation divine (prisca theologia). Kircher développa une théorie selon laquelle chaque signe d’écriture était investi d’un poids symbolique considérable, indépendamment de toute réalisation linguistique. Ses deux œuvres majeures, conçues dans un même jet, l’Obeliscus Pamphilius et l’Œdipus Aegyptiacus, conduisirent malheureusement l’égyptologie naissante dans une impasse.

Jeudi 5 mai - 18h30 : La mise en scène du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion. Voyage entre histoire et auto-fiction. 
Par Stéphane Polis, Maître de recherches F.R.S.-FNRS. 
Les textes de Jean-François Champollion (1790–1832) fourmillent de remarques et d’exposés plus ou moins élaborés sur les tentatives antérieures et contemporaines de déchiffrement de l’écriture hiéroglyphique égyptienne. C’est en suivant ce fil rouge que seront présentées les conditions historiques et modalités pratiques de ce qui demeure, deux siècles plus tard, un véritable exploit intellectuel et une authentique révolution pour tous ceux qui s’intéressent à la terre des Pharaons.

Catalogue 

L'exposition s'accompagne d'un catalogue scientifique publié par les Presses universitaires de Liège :
Jean Winand & Gaëlle Chantrain (dir.) Les hiéroglyphes avant Champollion. Depuis l'Antiquité classique jusqu'à l'Expédition d'Égypte.  

Organisation 

Les Musées de la Ville de Liège, le Service d’égyptologie de l’Université de Liège et le Pôle muséal et culturel de l’Université de Liège, sur une initiative du Pr Jean Winand, Premier Vice-Recteur de l'Université de Liège. 

L'exposition 'Les hiéroglyphes avant Champollion' rentre dans le cadre de la convention-cadre visant à structurer et développer les collaborations entre les musées et les collections qu'elles gèrent respectivement. 

Partenaires : Fédération Wallonie-Bruxelles, ULiège, Agence Wallonne du Patrimoine (AWaP), Bibliothèque royale de Belgique (KBR), Musée Royal de Mariemont, Fondation Roi Baudouin. 
Remerciements à Monsieur Trevisiol. 

Pôle muséal & culturel de l'ULiège

Musée Curtius

 

 

lllustration : Détail de l'affiche de l'exposition Source : Kircher, Athanase, Obeliscus Pamphilus [Obélisque Pamphile], Rome, 1650, in-folio, 560 p., illustrations. Copyright ULiège Library.

Partager cet agenda