L'art de mentir est-il tombé du ciel ?
Pendant la seconde guerre mondiale, faceà la propagande et à la censure allemande, la résistance diffuse clandestinement quelques publications où elle dénonce les mensonges ou dissimulations de l’occupant. Mais la contre-propagande vient également de l’extérieur : des Alliés et du gouvernement de Londres.
L’art de mentir fait partie de ces brochures publiées par le « Bureau d’information anglo-américain » qui ont été larguées par l’aviation britannique ou américaine dans les zones occupées par les Allemands, vraisemblablement dans ce cas-ci en 1944.
La publication cite notamment des extraits de Mein Kampf, montrant qu'Hitler préconise le mensonge comme instrument utile du pouvoir nazi. Ainsi :
“Un mensonge colossal porte en lui une force qui éloigne le doute. Les foules se laissent plus facilement impressionner par les gros mensonges que par les petits (…) incapables d'énoncer sans rougir une contre-vérité aux proportions monumentales. Il ne leur vient donc pas à l'idée que d'autres puissent avoir le front de défigurer la vérité jusqu'à la rendre méconnaissable.”
Les auteurs (anonymes) de L'art de mentir dénoncent ensuite les déclarations mensongères les plus énormes d’Hitler et de Goebbels, illustrées par Rowland Emett, caricaturiste bien connu des Britanniques. Ces déclarations sont bien connues alors puisque la plupart ont fait l’objet d’articles ou d'éditoriaux dans de nombreux journaux. Par exemple:
“Dans tous les pays ou les troupes allemandes ont combattu, elles ont respecté l'universalité de la culture européenne et protégé les trésors artistiques.”
(LA RADIO ALLEMANDE À L'ANGLEТERRE, LE 27 avril 1942)
Ou encore :
"En Allemagne, il n'existe pas de censure."
(LA RADIO ALLEMANDE À LA BELGIQUE, LE 24 SEPTEMBRE 1942)
A. Hitler et J. Goebbels, L’Art de mentir . Petit manuel à l'usage de tous ceux qui s'exercent à l'art delicat du mensonge, illustré de quelques exemples choisis, dus à la plume des "Maîtres du Monde".
