À quoi doit-on s'attendre si on se baigne nu dans la Meuse ?


ordonnanceJTh de Baviere

L’été 1759 est particulièrement chaud. La tentation de se dévêtir et de se baigner dans la Meuse est grande, malgré le risque important de noyade et surtout les édits de 1688 et 1689 qui interdisent toute baignade en public. 

Aussi, Jean-Théodore de Bavière, alors prince-évêque de Liège, constate-t-il que pendant cette canicule, “quantité de jeunes gens sans religion, sans pudeur et aveuglés sur le malheur de leurs semblables qui se noient et périssent misérablement, s’exposent & courent nuds (sic) sans les rues de la Cité et sur les bords de la Meuse, au grand scandale de chacun, pour aller nager & se baigner sous prétexte d’abreuver les chevaux ou sous d’autres tels qu’ils soient (…)”   

Dès lors, le prince-évêque, entouré de son Conseil privé, prend une décision ferme, qui sera, comme toutes les ordonnances et édits, proclamée sur les degrés du perron de Liège, au son des trompettes, et placardée pour pouvoir être lue du public.  

Pour mettre un terme à ce trouble à l’ordre public, il importe que les contrevenants soient dénoncés et que la punition soit rédhibitoire. Ainsi, Jean-Théodore ordonne qu'ils soient ramenés chez eux à coups de fouet ou de bâton, que leurs habits et effets trouvés soient confisqués et qu'ils paient une amende de 3 à 9 florins d’or, partageable entre les délateurs et les officiers.

Aujourd'hui, se promener nu ou en maillot de bain ou se baigner dans les fontaines publiques est bien sûr toujours considéré comme un outrage aux bonnes moeurs, mais les délateurs ne sont plus récompensés...

 

Ordonnance renouvelant et amplifiant les édits antérieurs qui défendent de se baigner dans les lieux exposés à la vue du public, Liège, Éverard Kints, 4 août 1759, 490 x 370 mm (Fonds patrimoniaux de l'ULiège Library, R79A2F)

En savoir +

Les fonds patrimoniaux de l'ULiège Library

Share this page