Les plantes peuvent-elles entendre des bruits ? 


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Héliamphora ©OMP

Les plantes n’ont certes pas d’oreilles. Pourtant, elles sont capables de réagir à certains sons de leur environnement, comme le chant des oiseaux,  le bourdonnement des abeilles ou le bruit de mastication foliaire d'une chenille !

Ces stimuli sonores provoquent selon les cas une accélération de la la germination des graines, une croissance plus rapide de certains végétaux, mais aussi des mécanismes pour attirer les insectes ou au contraire pour se défendre contre des ravageurs. Et ces réactions ne s’observent que pour certains bruits bien précis qu’elles reconnaissent. Elles ne réagissent pas à d’autres fréquences sonores. 

Des chercheurs ont réalisé d’étonnantes expériences sur des plantes pour le démontrer. Par exemple, on a pu montrer qu’en présence du son spécifique du vrombissement des pollinisateurs à l’approche de ses fleurs -- qu’il s’agisse des vibrations réelles, de sons enregistrés ou même de sons d'une fréquence identique produits artificiellement -- l’onagre augmente en 3 minutes de 20% le taux de sucre de son nectar pour mieux les attirer. Les abeilles sont en effet capables détecter la différence et donc d’en profiter !  

C’est aussi le bourdonnement d’un insecte spécifique qui provoque chez l’héliamphora, plante carnivore à l’anthère tubulaire, la libération de son pollen.    

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Dans d’autres cas, ce sont les mécanismes de défense contre des insectes ravageurs qui sont mis en oeuvre. Par exemple, on a montré que le bruit d’une chenille mastiquant une feuille d’onagre provoque la production de molécules défensives. Ces composés à base de glucosinolates et d’anthocyanes sont toxiques pour beaucoup de bactéries et d’insectes. Et la plante peut les produire même si on diffuse seulement un enregistrement de ce son ! 

The Collections of the Observatoire du Monde des Plantes

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